CL-Tortues, élevage de tortues terrestres

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20220130_165351.jpg Ordre : Testudines

Sous-ordre : Cryptodira

Famille : Testudinidae

Genre : Testudo

Espèce : hermanni


Nom commun : Tortue d’Hermann

Taille : 20 cm


Pays d'origine : L’habitat des Testudo hermanni est réparti dans différentes régions méditerranéennes européennes. Testudo hermanni ssp. boettgeri occupe les régions côtières de l’ex-Yougoslavie en passant par le Sud de la Serbie et les pays situés au Sud des Balkans : Bulgarie, Grèce, Macédoine, Albanie, Kosovo, et la partie turque européenne. La distribution de Testudo hermanni ssp. hermanni s’étend quant à elle préférentiellement plus à l’ouest, de l’Italie, à l’Espagne en passant par les îles méditerranéennes (Sardaigne, Sicile, Baléares, Corse). En Espagne, l’espèce occupe naturellement le Massif des Albères et a été introduite aux Baléares dans le Delta de l’Ebre.


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Habitat naturel : Les tortues d’Hermann vivent préférentiellement dans un climat méditerranéen, caractérisé par des étés chauds et secs, des hivers cléments et une pluviosité annuelle faible. Elles fréquentent des milieux naturels divers traversés par des cours d’eau : pinèdes claires, bois de chênes, maquis. On les retrouve également fréquemment dans les lisières et diverses interfaces entre milieux. Testudo hermanni évite les zones marécageuses, les forêts denses, les exploitations agricoles et les collines rocailleuses dépourvues de végétation. Les anciennes exploitations agricoles offrant encore des paysages en mosaïque faisant alterner des cultures (vignes, oliveraies, châtaigneraies), des friches et des bois clairs sont particulièrement appréciées de l’espèce.


Durée de vie :
Elle peut vivre jusqu'à 80 ans. La mortalité est importante chez les jeunes tortues.


Comportement :
La Tortue d’Hermann est un animal plutôt solitaire, non-territorial. Animal ectotherme, la Tortue d'Hermann est une espèce diurne. Afin de se réchauffer et d’atteindre une température corporelle idéale, elle s'expose au soleil dès le matin. Aux heures les plus chaudes, la tortue d’Hermann ralentit ensuite son rythme en se cachant en milieu ombragé, puis reprend son activité en soirée. La période d’activité annuelle s’étale sur 8 à 9 mois, à partir de mars. Les froids de novembre marquent le début de l’hibernation. Elle recherche alors des habitats offrant des conditions de température et d’hygrométrie favorables se situant dans des zones bien drainées et généralement arborées.

Th-Tb.jpgParticularités : Cette tortue terrestre a une carapace fortement bombée. Les écailles du dos sont jaunes verdâtres à jaune-orangée avec une trame de motifs noirs aux contours relativement réguliers. Les écailles du plastron sont jaunes, traversées par deux bandes noires longitudinales. L’extrémité de la queue est dotée d’un éperon corné divisé en deux dans le sens de la longueur.

Certains critères permettent par ailleurs de différencier les sous espèces hermanni et boettgeri, de par l’observation des caractéristiques morphologiques de ces dernières.

La testudo boettgeri se distingue ainsi par une coloration moins vive de sa carapace, avec un fond jaune paille à jaune verdâtre, et des motifs dorsaux noirs moins bien délimités et parsemés. De même, les taches sombres du plastron sont isolées, voire inexistantes, contrairement à la sous espèce hermanni présentant deux bandes noires larges et relativement continues.



Par ailleurs, les souches (populations) de Testudo hermanni hermanni présentent généralement l’aspect suivant en fonction de leur origine géographique :

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Dimorphisme Sexuel : Chez les adultes et subadultes, la distinction des sexes est relativement aisée. Les femelles sont sensiblement plus grosses et lourdes que les mâles. Outre la taille corporelle inférieure à celle de la femelle, le mâle adulte se reconnaît par les caractères suivants :


- Queue longue, épaisse à la base, terminée par un éperon corné bien développé qui servirait à diriger son organe copulateur.
- Plastron concave, qui lui permet de se maintenir sur le dos de la femelle lors de l’accouplement.
- Écaille supra-caudale fortement recourbée vers le plastron et plaque anale très échancrée et moins large que chez la femelle.
- Partie postérieure du plastron bien ouverte et plus nettement en retrait par rapport à la partie postérieure de la dossière.
- Carapace de forme légèrement sub-trapézoïdale


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Alimentation : Principalement herbivore, son choix alimentaire se dirige vers les plantes annuelles ou vivaces. Testudo hermanni consomme préférentiellement des feuilles d’Astéracées, de Fabacées, de Renonculacées et occasionnellement de Poacées durant le printemps. Les ligneuses comme les aromatiques (thym, romarin), les résineuses, ou même les euphorbes sont évitées. Elle peut occasionnellement consommer des fruits comme ceux du figuier, des cactées, ou encore des invertébrés (escargots, cloportes, coléoptères, vers de terre) ainsi que des restes de cadavres (petits rongeurs). Leur besoin en eau est en partie assuré par l’alimentation mais elles peuvent longuement s‘abreuver sur des points d’eau.

Reproduction : Le mode de reproduction est ovipare. À partir de 8 à 9 ans, les tortues d’Hermann atteignent leur maturité sexuelle. Les comportements sexuels commencent immédiatement après l’hibernation et s’observent principalement au printemps et en fin d’été. Pendant la parade, le mâle monte verticalement la femelle avec des hochements de tête, lui mord également les pattes, puis tente de s’accoupler en émettant des cris. Les femelles peuvent conserver les spermatozoïdes pendant plusieurs années dans les replis des oviductes. La durée d’incubation des oeufs est en moyenne de 97 jours. Les oeufs sont ensuite pondus en début de période estivale dans un espace dégagé, bien drainé et bien ensoleillé. La détermination embryonnaire du sexe est dépendante de la température comme chez les autres espèces de Chéloniens. Les éclosions sont liées aux premières pluies de fin d’été et ont généralement lieu pendant la première quinzaine du mois de septembre.

En captivité : Deux solutions s’offrent à l’accueil de cette espèce : le parc extérieur pour les sujets adultes ou subadultes et le terrarium pour les jeunes sujets.

Le parc : Les dimensions du parc doivent idéalement atteindre environ 15m2 pour un couple adulte, et se situer dans un endroit exposé au soleil, avec de la terre de jardin. Le parc doit être clos pour éviter les fugues (par le bas comme par le haut). Des zones accidentées (tumulus, colline, grosses pierres) permettent aux tortues de mieux se dépenser et respectent leur milieu naturel. Il est possible d’agrémenter l’espace de différentes espèces de plantes, telles que des cistes, thyms, bruyères, lavandins, trèfles, …. De même, il est nécessaire de prévoir différents endroits où les tortues peuvent s’abriter en cas d’intempéries et se cacher (sous des arbustes, une cabane remplie de foin, des cachettes, …). Les tortues doivent disposer d’un ou de plusieurs points d’eau, comme une soucoupe de pot de fleur, mais peu profonde pour éviter les noyades.

L’enclos des juvéniles (jusqu’à 5-6ans) doit particulièrement être adapté. Afin de protéger les tortues des prédateurs aériens (pies, geais, …) et terrestres (rongeurs, …), l’espace doit être grillagé de telle sorte à prémunir toute intrusion par le dessus ou le dessous, avec un grillage adapté (Par exemple : en fer de petite section tel qu’un grillage pour poulailler).

Toutes les espèces de tortues ne peuvent cohabiter ensemble car il réside un risque de transmission de maladies entre ces dernières.

Le Terrarium : Le terrarium doit préférentiellement être envisagé comme solution temporaire (pour accueillir par exemple les juvéniles en intersaisons (1 à 2 ans) et en hiver). La taille du terrarium doit au minimum être de 100 x 100 x 50 cm par couple. L’aménagement doit tenter d’être le plus représentatif possible de leur milieu naturel, en intégrant des cachettes, un espace de terre pour s’enfouir, un point d’eau (renouvelé chaque jour), et des obstacles à franchir. L’éclairage doit être adapté afin de fournir une source de chaleur et de lumière en quantité suffisante. Pour se faire, il est possible d’utiliser un Néon UVB 5.0 ainsi qu’une lampe chauffante induisant un point chaud à 26/28°C. La température du terrarium doit également présenter certains points froids à 20/22°C. L’hygrométrie doit être mesurée et maîtrisée (40 à 70% d’humidité relative).

Santé et recommandations : Comme tout animal, celui-ci peut être malade. En cas d’anomalie ou de doute, une consultation chez un vétérinaire spécialisé en reptile est recommandée. Parmi les pathologies les plus courantes, on retrouve généralement des affections respiratoires, des maladies infectieuses, ou encore des parasites, qui non soignées peuvent parfois engendrer des conséquences mortelles. Si toutes les tortues ne peuvent cohabiter ensemble, elles ne peuvent pas non plus vivre avec d’autres animaux domestiques qui pourraient les prendre pour des jouets vivants (nécessité d’un enclos protégé), ou leur transmettre des maladies.

Hibernation : En fonction de la sous-espèce, celle-ci doit avoir lieu tous les ans quel que soit l’âge de la tortue. Dans le sud de la France, elle se réalise préférentiellement en extérieur, dans une cabane protégée remplie de foin où la tortue peut s’enterrer. Plus au nord, celle-ci peut se faire dans un caisson d’hibernation : une caisse avec dans le fond de la terre, et du paillis (feuilles mortes, foin). Cette caisse doit être en bois et doit permettre une circulation de l’air. L’emplacement de la caisse doit être suffisamment réfléchi afin de disposer d’un endroit au calme et frais (Cave, abris de jardin, …) de façon à ce qu’il ne gèle pas, mais également que les températures ne dépassent pas 10°C. De façon moins naturelle, il est également possible d’envisager l’hibernation dans une enceinte frigorifique où la température et l’hygrométrie peuvent être contrôlées.

STATUT REGLEMENTAIRE :

La destruction irréversible des habitats est aujourd’hui la principale cause de régression de l’espèce dans la plupart des pays méditerranéens. En moins de trente ans, une grande partie des espaces anciennement occupés la tortue d’Hermann a été urbanisée, fragmentée par les routes ou reconvertie en monocultures. Le prélèvement d’individus, qu’il soit volontaire ou involontaire joue également un rôle non négligeable dans le déclin de l’espèce.

Au sens de la terminologie UICN (Union Internationale Pour la Conservation de la Nature), La Tortue d’Hermann est évaluée en tant qu’espèce « quasi-menacée » sur la Liste Rouge Mondiale et « vulnérable » sur la Liste Rouge de France. Elle figure dans l'Annexe II de la Convention de Washington, dans l'Annexe A de la Réglementation Européenne CE 338/97. La détention en France est soumise à conditions, aux termes des Arrêtés du 8 octobre 2018. Aujourd’hui, la détention et la vente d’espèces sauvages est interdite en France.

Captivité : La détention de cette espèce est autorisée jusqu'à 6 individus adultes en demandant une Autorisation à la Direction des Services Vétérinaires de son département. L'appartenance à une association est vivement souhaitée par le Ministère. Au-delà de ce nombre de 6 adultes il est nécessaire d'obtenir un Certificat de Capacité (CDC).



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