
Ordre : Testudines
Sous-ordre : Cryptodira
Famille : Testudinidae
Genre : Testudo
Espèce : kleinmanni
Nom commun : Tortue d’Egypte
Taille : 13 cm
Pays d'origine : L’aire de répartition historique des Testudo kleinmanni dessine une bande de 100 km le long des côtes méditerranéennes, partant de Libye, traversant l’Egypte, jusqu’en Israël. Malgré les nombreux enregistrements rapportant dans le passé l’observation de cette espèce en Egypte, il est de plus en plus rare d’en rencontrer dans ce pays. L’extinction de cette espèce étant de plus en plus marquée, différents programmes de conservation et de réintroduction ont vu le jour, tels que la réserve naturelle de Zaranik, dans le nord du Sinaï, ou encore El Omayed Biosphere.

Habitat naturel : L’habitat des Testudo kleinmanni se concentre sur une étroite bande côtière, à une distance du rivage permettant des conditions de pluviométrie et une source de nourriture suffisantes. En automne et en hiver, les précipitations avoisinent les 50 mm/mois tandis qu’elles sont quasi inexistantes en été. Vivant sur les côtes, ces espèces bénéficient par ailleurs d’une humidité relative plutôt stable au fil de l’année avoisinant les 65%.
Les paysages sont marqués par des dunes sableuses, stabilisées par différents types de végétation (steppes à armoises, éphédra, ou encore arroches). La couverture végétale étant plutôt faible et éparse, les Testudo kleinmanni disposent de peu de cachettes.
Durée de vie : Elle peut vivre jusqu’à environ 30 ans. La mortalité est importante chez les jeunes tortues.
Comportement : La Testudo kleinmanni est une espèce qui vit le jour. Le profil de son activité diurne varie à travers les saisons. En adaptation à son climat particulier, la tortue d’Egypte est la seule espèce du genre Testudo reconnue pour être principalement active en hiver, et témoignant d’une période de ralentissement en été (estivation).
Les mois de septembre et octobre sont marqués par la reprise des précipitations, associées à la germination et la croissance de la végétation. Les températures s’abaissent à un niveau plus modéré. À cette période, les tortues d’Egypte reprennent progressivement leur activité. À contrario, la montée des températures ainsi que la chute des précipitations et la diminution des sources de nourriture à partir du mois de juin incitent cette espèce à ralentir son rythme. Animal ectotherme, la tortue d’Egypte doit alors limiter son exposition aux températures élevées et éviter de se déshydrater. Elle rentre alors en phase d’estivation.
En fonction des conditions climatiques durant leur phase d’activité, les tortues d’Egypte vont s’abriter sous différents types d’arbustes ou de buissons pour réguler la température de leur corps. Forcées à parcourir de longues distances pour trouver de la nourriture en quantité suffisante, elles sont réputées pour être particulièrement dynamiques.
Particularités : Les principaux caractères distinctifs de la tortue égyptienne sont : sa carapace de couleur ocre dorée, ses écailles, qui sont contournées par un bord sombre parfois très épais et son plastron, qui est orné d’une ou deux tâches sombres en forme de triangles. La carapace est de forme ovale avec une dossière en dôme prononcé et un plastron très mobile au niveau de l’arrière lui permettant de creuser habilement. L’écaille supracaudale est très bombée chez les mâles alors que pour les femelles elle est plutôt droite. Contrairement à sa cousine la Testudo graeca qui occupe les territoires voisins, la Testudo kleinmanni ne possède pas d’éperon sur les cuisses arrière.

Dimorphisme Sexuel : Comme la plupart des tortues, les femelles Testudo kleinmanni sont plus grandes et plus lourdes que les mâles. La forme de la carapace diffère également entre les deux sexes, celle de la femelle étant plutôt en forme de poire d’un point de vue latéral alors que celle du mâle est presque semi-sphérique. Les mâles possèdent une longue queue assez grosse au niveau de la base tandis que les femelles ont une queue très courte. D’un point de vue ventral, on peut également observer des morphologies différentes (forme du plastron mobile).

Alimentation : Comme beaucoup d’autres espèces de tortues, les tortues d’Egypte sont végétariennes. Dans leur habitat naturel, elles parcourent de vastes étendues de terre à la recherche de plantes comestibles dont les espèces et les composants sont très variés. Elles se nourrissent ainsi de différents types de végétaux tels que des fabacées (Astragalus caprinus, Retama raetam), des arroches, de la mauve sylvestre, du plantain, etc. Elles consomment rarement la totalité de la plante mais en grignotent plutôt quelques parties. En variant leur alimentation, les tortues d’Egypte absorbent tout ce dont leur organisme a besoin dans un rapport équilibré et optimal. De même, certaines herbes contribuent particulièrement à la construction de leur carapace de par les nutriments qu’elles contiennent. En captivité, il convient de reproduire des apports en nutriments similaires à leurs conditions naturelles, en évaluant tout particulièrement à fournir un faible apport en protéines, et un apport important en fibres et en calcium. Si la flore dans nos latitudes diffère de celle retrouvée dans leur habitat, de nombreuses variétés peuvent être adaptées à leur alimentation, telles que l'ortie, la porcelle enracinée, le laiteron, les épervières, le plantain, la molène, la primevère, ou encore les mauves. Outre les plantes fraîches, les herbes et les fleurs séchées font également partie intégrante leur menu naturel. Les os de seiche constituent enfin un excellent complément en calcium, essentiel à la construction de leur carapace.
Reproduction : Le mode de reproduction est ovipare. La période d’accouplement commence en captivité dès la mi-octobre, et les pontes s’étendent de janvier à mai. Une femelle pond une à trois fois dans l’année et peut pondre jusqu’à 12 oeufs par an. Chaque ponte se compose de 1 à 4 oeufs (en moyenne 2) et sont espacées de 20 à 30 jours. Les oeufs sont étonnamment larges par rapport à la petite taille des tortues (environ 25mm). Les oeufs sont enterrés dans des trous d’une dizaine de centimètres de profondeur. Le temps d’incubation est généralement de 3 à 4 mois.
En captivité : Les pratiques et stratégies d'élevage pour les tortues d'Egypte doivent être guidées autant que possible par des réalisations de leur vie dans leur habitat naturel. Ces tortues sont adaptées à vivre dans un climat semi-désertique extrême qui les oblige à passer la période sèche et chaude de l'été dans un état de dormance connu sous le nom d'estivation. Compte tenu de notre propre climat d'Europe centrale, il est donc pratiquement impossible de maintenir Testudo kleinmanni en permanence dans un enclos extérieur.
• Le Terrarium : La taille du terrarium doit au minimum être de 100 x 100 x 50 cm par couple adulte. L’aménagement doit tenter d’être le plus représentatif possible de leur milieu naturel, en intégrant des cachettes, un espace de terre pour s’enfouir, un point d’eau (renouvelé chaque jour), et des obstacles à franchir. L’éclairage doit être adapté afin de fournir une source de chaleur et de lumière en quantité suffisante. L'évolution de la température joue un rôle majeur dans le cycle annuel de la tortue d'Égypte, notamment en ce qui concerne le passage semestriel entre l'activité et la dormance estivale. À cette fin, les températures ambiantes doivent progressivement être ajustées à intervalles réguliers sur la base des données climatiques de leurs habitats naturels. En commençant par des valeurs minimales de 10-15°C la nuit et 18-20°C le jour en décembre/janvier, les valeurs se voient progressivement augmenter jusqu'à un maximum de 25-26°C la nuit et 35-38°C le jour en août, pour ensuite diminuer à nouveau progressivement jusqu’en décembre. Pour se faire, il est possible d’utiliser différentes lampes chauffantes, leur répartition induisant des points chauds et des points froids à différents endroits du terrarium.
Les tortues égyptiennes vivent naturellement dans une bande relativement étroite le long de la côte où les vents marins transportent de l'air humide à l'intérieur des terres tout au long de l'année. De ce fait, le degré moyen d'humidité relative n'est soumis qu'à de faibles fluctuations, avoisinant les 65 à 70% d’humidité relative. Maintenir ce niveau d’humidité est ainsi particulièrement important afin d’assurer le bien-être des tortues. Pour se faire, il est possible d’employer un brumisateur, ainsi qu’un hygromètre afin de contrôler le niveau d’humidité.
Santé et recommandations : Comme tout animal, celui-ci peut être malade. De très nombreux problèmes de santé sont malheureusement le résultat de conditions d'élevage défectueuses. En cas d’anomalie ou de doute, une consultation chez un vétérinaire spécialisé en reptile est recommandée. Parmi les pathologies les plus courantes, on retrouve généralement des anomalies de croissance (croissance en bosse de la carapace), signe d’une alimentation et de conditions d’élevage inadaptées. Les Testudo kleinmanni peuvent également être affectées par un ramollissement de la carapace, des calculs de la vessie, des parasites intestinaux, des mycobactéries ou encore des maladies virales.
Hibernation : Les tortues d’Egypte n’hibernent pas mais estivent lors des périodes les plus chaudes de l’année.
STATUT REGLEMENTAIRE :
La convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) contrôle le commerce international des espèces animales et végétales prélevées dans la nature et constitue l'un des accords internationaux les plus importants en matière de protection des ressources naturelles. L’espèce Testudo kleinmanni y est inscrite à l'annexe I depuis 1994, ce qui correspond à la catégorie de protection la plus élevée. Cela signifie que cette espèce est considérée comme particulièrement en danger et immédiatement menacée d'extinction. Le commerce des spécimens sauvages de ces espèces est donc interdit. De même, la convention CITES encadre le commerce des spécimens produits en captivité, et est réglementée et contrôlée par les différents États signataires.
Les Testudo kleinmanni figurent dans l'Annexe I de la Convention de Washington, dans l'Annexe A de la Réglementation Européenne CE 338/97. La détention en France est soumise à conditions, aux termes des Arrêtés du 8 octobre 2018.
Aujourd’hui, la détention et la vente d’espèces sauvages est interdite en France.
Captivité : La détention de cette espèce est autorisée jusqu'à 6 individus adultes en demandant une Autorisation à la Direction des Services Vétérinaires de son département. L'appartenance à une association est vivement souhaitée par le Ministère. Au-delà de 6 adultes, il est nécessaire d'obtenir un Certificat de Capacité (CDC).
